Rue du Temple
La façade principale
Sainte-Elisabeth-de-Hongrie est l’ancienne chapelle du couvent des Filles de sainte Elisabeth, dont Louis XIII avait, par lettres patentes, autorisé l’installation à Paris. En 1628, Marie de Médicis posa la première pierre de l’édifice, dont la construction fut confiée à Louis Noblet (mort en 1647). Le chantier s’interrompit en 1631, avant de reprendre en 1643, sous la direction de Michel Villedo. Achevée en 1646, Sainte-Elisabeth-de-Hongrie comprenait à l’origine une nef de trois travées, avec des chapelles uniquement sur le côté droit, et un chœur d’une seule travée et à chevet plat. Elle était cependant dotée, sur le côté gauche, d’un grand chœur pour les Religieuses, perpendiculaire au chœur situé dans le prolongement de la nef.
Pendant la Révolution, l’église fut transformée en dépôt de fourrage, puis de farine, avant de redevenir un lieu de culte, en 1809. L’architecte Etienne-Hippolyte Godde prolongea, vers 1825-30, la nef, éleva l’actuel chœur en hémicycle et son déambulatoire, ainsi qu’une chapelle de la Vierge au chevet, dans l’axe du . En 1858, le percement de la rue de turbigo entraîna cependant la destruction des derniers bâtiments conventuels et de la chapelle construite par Godde quelques années plus tôt.
La façade ocidentale de l’église, précédée d’une grille, est percée, au rez-de-chaussée, d’une porte principale, monumentale et surélevée de quelques marches, et de deux portes latérales. Le rez-de-chaussée, scandé de pilastres cannelés à chapiteau dorique, est percé de fenêtres à fronton et creusé de niches à sculpture. Les figures actuelles de ces niches, représentant Saint Louis et Sainte Eugénie, ont été sculptées par Célestin-Anatole Calmels (1822-1906) sous le Second Empire, en remplacement d’anciennes sculptures détruites à la Révolution. La porte principale est couronnée d’un fronton arrondi renfermant une Pièta, sculptée par Joseph Michel-Ange Pollet (1814-1871).
Un entablement comprenant triglyphes et corniche à larmier, avec des modillons en la partie centrale, sépare le rez-de-chaussée et le registre supérieur, resserré par deux ailerons à enroulement et couronné d’un grand fronton sculpté. Des pilastres à chapiteau ionique encadrent, à l’étage, une fenêtre axiale, flanquée de niches abritant les figures de sainte Elisabeth et saint Antoine.
Les ailerons à enroulement du registre supérieur aboutissent à des pots-à-feu assemblés deux à deux. D’autres pots-à-feu se dressent aux extrémités des rampants du fronton curviligne qui domine la trave centrale de la façade. Le relief orné de guirlandes végétales et d’un grand écusson aux armes.
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La nef
La nef de l’église Sainte-Elisabeth-de-Hongrie est bordée, au rez-de-chaussée, de grandes arcades en plein cintre, délimitées par des pilastres à chapiteau dorique et, à l’étage, de larges fenêtres cintrées, que ferment de simples verrières. Les pilastres supportent un bel entablement orné d’une frise à triglyphes et métopes, où sont contenus des symboles liturgiques et les instruments de la Passion. Le choeur, voûté en cul-de-four et éclairé d’un grand oculus à jour, est séparé du déambulatoire par un portique en arc de cercle, porté par des colonnes à chapiteau dorique.
La nef est couverte d’une voûte d’arêtes, renforcée d’arcs doubleaux au droit des pilastres, sur lesquels ont été sculptés alternativement des compatiments aveugles et des rosaces. Elle est flanquée de bas-côtés, éclairés de fenêtres à vitraux et prolongés, à l’est, par le déambulatoire dont le tracé contourne le choeur.
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Le bas-côté nord, vers le déambulatoire
Les bas-côtés sont couverts d’une voûte d’arêtes à fortes nervures, dont chaque module est délimité par de larges doubleaux en forme d’arcades en plein cintre. Le sol est, comme celui de la nef, dallé d’un damier de grands carreaux de marbre noirs et blancs.