L’ancien Hôtel de Ligneris, ensuite Hôtel Carnavalet (1548-1560)
Rue de Sévigné
Le corps de logis principal de l’Hôtel Carnavalet
Bel exemple d’architecture de la fin de la Renaissance, l’Hôtel Carnavalet a été bâti pour Jacques de Ligneris, Premier président au parlement de Paris, à partir de 1548. Le magistrat en aurait confié la construction à Pierre Lescot. La demeure adopte un plan en forme de quadrilatère et inaugure le parti « entre cour et jardin » propre aux hôtels parisiens. L’hôtel comprend alors le bâtiment sur rue, encore dépourvu d’étage, avec son portail, le corps de logis principal, élevé au fond de la cour, et le rez-de-chaussée des deux ailes.
Le corps de logis principal s’élève sur deux niveaux, auquel s’ajoute l’étage des lucarnes, séparées entre elles par une balustrade courant à la naissance du toit. Les fenêtres du logis principal sont encore barrées de meneaux en forme de croix de Lorraine, qui caractérisent les habitations françaises du XVe siècle.
En 1572, Françoise de Kernevenoy, dont le nom est transformé en « Carnavalet », veuve d’un seigneur breton, fait l’acquisition de l’hôtel. En 1654, il passe entre les mains de Claude Boislève, intendant de Nicolas Fouquet. Boislève passe commande de transformations à François Mansart, qui surélève le bâtiment sur rue et les deux ailes bordant la cour. En 1661, la chute de Fouquet entraîne celle de son intendant : l’hôtel est saisi et attribué à Gaspard de Gillier, conseiller au Parlement, qui le loue à la marquise de Sévigné en 1677. Elle y demeure pendant près de vingt ans. Depuis 1880, l’Hôtel Carnavalet abrite le musée Carnavalet, dédié à l’histoire de Paris.
Les bas-reliefs ornant les trumeaux du logis principal de l’Hôtel Carnavalet
Les trumeaux de l’étage sont décorés de quatre figures en bas-relief posées sur de hautes plinthes moulurées. Deux de ces quatre représentations allégoriques des Saisons sont personnifiées par une divinité de la fable mythologiques gréco-romaine: Cérès, déesse des moissons, pour L’Été (avec la faucille et les épis de blé), et Bacchus, pour L’Automne (avec la corne d’abondance et les grappes de raisin). Ces quatre figures, surmontées des signes du Zodiaque correspondants, sont attribuées au sculpteur Jean Goujon et à son atelier.
Jean Goujon et son atelier
Le Printemps (représenté sous la forme d’un jeune homme ceint de guirlandes et portant des couronnes de fleurs, milieu du XVIe siècle, Paris, façade du logis principal de l’Hôtel Carnavalet
Jean Goujon et son atelier
L’Été sous la figure de Cérès, milieu du XVIe siècle, Paris, façade du logis principal de l’Hôtel Carnavalet
Attribué à Gérard van Obstal
L’allégorie de la Terre (sous la forme d’un jeune homme portant une corne d’abondance, près d’un lion posant la patte sur un globe), milieu du XVIIe siècle, Paris, façade de l’aile sud de l’Hôtel Carnavalet
Antoine Coysevox
Louis XIV à l’antique, commandé par le prévôt des marchands et les échevins de la Ville de Paris pour remplacer une précédente effigie du sculpteur Gilles Guérin, qui montrait Louis XIV écrasant la Fronde, 1689, bronze, hauteur : 250 cm, Paris, Cour d’honneur de l’Hôtel Carnavalet.
Rue des Francs-Bourgeois
Le jardin des Francs-Bourgeois de l’Hôtel Carnavalet
A partir de 1871, les ailes construites autour du jardin de l’Hôtel Carnavalet reçoivent des éléments de façades provenant de bâtiments parisiens des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles, voués à la démolition. Le jardin dit des Francs-Bourgeois s’apparente ainsi à un musée de plein air rassemblant quelques témoignages d’architecture parisienne, autour d’allées et de parterres de broderie où le visiteur peut s’attarder quelques instants.
La façade du pavillon d’entrée du Bureau des marchands-drapiers (1655)
Demeuré jusqu’en 1868 sur son emplacement originel, rue des Déchargeurs (actuel Ier arrondissement), le Bureau des marchands-drapiers abrita la plus importante corporation de métiers de Paris. Remontée dans le jardin des Francs-Bourgeois de l’Hôtel Carnavalet, la façade du pavillon d’entrée, conçue par Jacques Bruant, s’élève sur trois travées. Décorée des ordres dorique et ionique avec un attique, elle présentait une riche ornementation aujourd’hui reconstituée : le milieu du premier étage présentait les armes de la Ville soutenues par des enfants à cheval sur des dauphins; des deux côtés de cette loggia, les cariatides supportaient un fronton brisé surmonté du génie de la Ville tenant dans ses mains deux médaillons. Une balustrade ornée de pots-à-feu couronne toujours l’élévation à la base de la toiture au comble élevé.
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